"Il nous parait que c'est un chiffre extrêmement élevé, qui en outre ne correspond pas à ce que l'Union européenne s'est engagée à Doha, durant la conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en décembre 2001" a déclaré le sous-secrétaire aux questions bilatérales du ministère des Affaires étrangères, Roberto Betancourt.
Cette proposition "est une folie", a-t-il ajouté. "Nous devons très vite parler avec la Commission européenne pour savoir comment elle est arrivée à ce chiffre magique. Pourquoi pas 229 ou 331, c'est ce qu'il vont nous expliquer", a-t-il ironisé lors d'une rencontre avec la presse étrangère.
"L'Equateur se réserve le droit de recourir aux mécanismes légaux, y compris la procédure arbitrale, existant dans le cadre de l'OMC, afin de défendre ses intérêts", a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
Le commissaire européen au Commerce Pascal Lamy a proposé mercredi l'imposition de ce droit de douane, à compter de 2006, de 230 euros la tonne, soit, selon lui, le "niveau de protection tarifaire qui correspond au maintien des importations actuelles" de bananes.
L'UE s'est engagée à passer au plus tard en 2006 de son régime de contingentement des importations de banane à un système reposant entièrement sur des droits de douane, suite à un accord amiable conclu en 2001 avec les Etats-Unis et l'Equateur dans le cadre de l'OMC. L'UE doit négocier ce tarif avec les pays producteurs.
A l'heure actuelle, les bananes des pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) entrent sur le marché communautaire au tarif zéro dans la limite des quotas, et avec un tarif de 300 euros hors quotas, alors que les importations de pays latino-américains sont soumises à un tarif de 75 euros la tonne dans la limite des quotas et de 680 euros hors quotas.
L'Equateur est le quatrième producteur et le premier exportateur mondial de banane. Les ventes vers l'étranger de ce fruit (1,1 milliard de dollars en 2003 et 594,4 millions au premier semestre 2004), constitue le deuxième poste dans les exportations équatoriennes après le pétrole. |